Compte rendu #ShareeConf

Vendredi 17/04 nous avons tenté de répondre à la question :

Les programmes ambassadeurs sont-ils des effets de mode ou répondent-ils à un profond changement de société ?

Pour cela nous étions avec Josélito Tirados, expert marketing et adepte du Cluetrain Manifesto qui a rejoint l’organisation sapiens.org et propose d’accompagner les leaders dans une nouvelle posture de Leadership.

Et avec Bastoun Talec, qui accompagne les entreprises et leurs collaborateurs à adopter des organisations modernes basées sur le modèle “holacratique”.

Un changement profond

Comme l’a expliqué Josélito en début de webinaire, c’est en 1999 que le Clue Train Manifesto a démontré que le monde est devenu une conversation alors que les réseaux sociaux n’existaient pas encore.

A ce titre, les programmes ambassadeurs ne sont donc pas des effets de mode mais bien la réponse opérationnelle à un véritable besoin de transfert de parole entre les organisations et leurs membres.

Pour réaliser ce transfert entre la communication institutionnelle verticale et descendante vers une communication décentralisée via les réseaux sociaux des collaborateurs, cela demande une nouvelle approche du management.

Mais ce n’est pas encore la norme en 2020, car les organisations restent majoritairement constituées de silos verticaux ou pyramidaux. La communication est pensée, réalisée et diffusée par le haut sans impliquer le reste des collaborateurs.

Bastoun Talec nous a alors fait remarquer que le programme ambassadeur peut s’appuyer sur un nouveau modèle d’organisation « Holomidales » (en cercle) en opposition avec les organisations horizontales, pyramidales ou verticales.

Et que ce mode d’organisation permet justement de mettre progressivement en place une nouvelle forme de gouvernance mieux adaptée aux enjeux du 21ème siècle.

Organisation Holomidale

L’organisation en cercle permet de mettre les sujets au centre et de faire que chacun est “équidistant” du sujet.

Cette équidistance crée une forme d’équivalence entre les membres du cercle et le sujet, tout comme les réseaux sociaux qui mettent chacun d’entre nous à même distance du sujet “communication”.

De fait les programmes ambassadeurs créent cette équivalence de parole entre tous les membres du programme tout comme dans une organisation holomidale.

Ces nouvelles formes d’organisations holomidales engendrent aussi de la confiance puisque tout le monde peut voir tout le monde, et personne ne peut se cacher sauf en sortant du cercle et donc en quittant le projet.

On retrouve ainsi dans l’organisation holomidale les caractéristiques d’un programme ambassadeur :

  • Liberté et volontariat : N’y participent que les volontaires qui veulent entrer dans le cercle.
  • Équivalence : Chacun accède avec les mêmes outils et les mêmes droits aux réseaux sociaux.
  • Confiance : Tout le monde peut voir ce que tout le monde fait et s’appuie donc sur la confiance et la bienveillance du groupe.

Confiance

Suite à l’intervention de Saïd El Bouzidi, Josélito et Bastoun ont relevé que cette notion de confiance apparaît rapidement comme une clé dans le programme ambassadeur et les organisations holomidales.

Pourquoi un ambassadeur prendrait-il le risque de se porter volontaire pour :

  • Utiliser ses réseaux sociaux personnels dans une démarche professionnelle et collective de prise de parole,
  • Et consacrer une partie de son temps aux réseaux sociaux,

si c’est pour prendre le risque que ça lui retombe dessus ?

Il est donc fondamental que cette confiance soit installée au cœur du programme et qu’elle soit réciproque.

C’est-à-dire que l’ambassadeur reçoive la confiance de l’organisation mais qu’il fasse aussi confiance à l’organisation, et surtout qu’il adhère à sa raison d’être.

Raison d’être

Josélito a mis en avant le fait que le déploiement du Social Selling ou d’un programme ambassadeurs, sont souvent révélateur des forces ou faiblesses de la raison d’être de l’entreprise.

Comment l’organisation peut-elle créer un espace de confiance si elle n’est pas ancrée sur une raison d’être claire, partagée et connue de tous ?

Quel va être l’objectif, quelles vont être les valeurs portées placées au centre du cercle des ambassadeurs pour qu’ils puissent avancer ensemble dans le programme ?

Et si la raison d’être permettait à chacun de mettre une partie de ses objectifs et valeurs personnelles au centre du cercle pour les partager en toute confiance avec le reste des ambassadeurs ?

La seule limite nous rappelle Bastoun, c’est que les initiatives de chaque ambassadeurs respectent la raison d’être de l’organisation et ne mettent pas en danger ses actifs matériels ou immatériels.

Une action personnelle qui pourrait nuire à l’image de l’entreprise ou s’opposer à sa raison d’être ne permet pas de rester dans le cercle du projet ambassadeur et nous interroge sur les règles de gouvernance du projet ambassadeur et/ou de l’organisation.

Mickey de l’organisation

Pour illustrer les 3 grandes forces en vigueur dans l’organisation d’un programme ambassadeur (ou autre), Bastoun nous a partagé l’image de Mickey des organisations avec le cercle “travail” plus gros que les autres et toujours très en avant.

Mais aussi les 2 autres cercles fondamentaux qui sont le légal et le tribal.

Le légal, qui touche à la réalité juridique du système :

  • Droit du travail et subordination imposée par la loi même si l’organisation se veut holomidale et équivalente.
  • Séparation entre vie privée et vie publique qui est inscrite dans la loi même si la frontière est de plus en plus floue sur le territoire social media et digital au sens large.

Le tribal, qui touche à la tribu et aux liens humains qu’entretiennent les collaborateurs entre eux et avec le reste du monde.

La volonté et le besoin de faire groupe pour être reconnu et accepté par les siens et donc de faire partie ou pas de certains cercles.

Ces 3 cercles se touchent et forment un tout avec lequel le projet ambassadeur va composer de toutes manières.

Inclusion et RSE

Enfin, Marie Brabant, l’une des participante est intervenue vers la fin du webinaire pour nous rappeler à quel point le programme ambassadeur est aussi un projet d’inclusion et de RSE.

Marie Brabant qui nous rappelle que les programmes ambassadeurs encore mal connus il y a 3 ans sont maintenant devenus des sujets incontournables dans les organisations pour travailler sur l’inclusion, l’engagement, la RSE.

En cette période de confinement #Covid19 qui nous donne le temps de réfléchir et de prendre un peu de recul sur nos vies. 

1/ Les dimensions sociales, sociétales et environnementales ont pris une place encore plus importante dans nos esprits.

2/ Le confinement nous éloigne et les réseaux sociaux ne nous ont jamais autant rapproché.

3/ Cette période remet au centre du cercle humain, notre fragilité biologique et notre forte interdépendance les uns avec les autres.

Il est ne serait pas surprenant que la conjonction de ces 3 éléments génèrent une accélération des programmes ambassadeurs et de la transformation de notre monde.

Au plaisir de poursuivre les échanges avec vous.
Alexandre Durain

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