Employee Advocacy… ouh que cette expression m’a irritée la première fois que je l’ai vue passer… C’était sur LinkedIn il me semble, à propos d’une nouvelle plateforme web.
D’abord parce que je ne comprenais pas ce que cela voulait dire. Accessoirement je trouvais cela en plus imprononçable. Et puis parce que je ne l’ai pas tout de suite rattaché au(x) concept(s) qu’il y avait derrière. Un peu comme pour l’Inbound Marketing d’ailleurs, où j’avais dû dépasser le premier ressenti pour creuser le sujet et en découvrir toute l’essence ainsi que les fondamentaux… Tout ça c’est bien mais parle-t-on ici simplement de nouveaux outils web ? Et bien non pas du tout, en tout cas pas dans un premier temps !

NB : je vais utiliser beaucoup de « ouh » dans cet article, mille excuses par avance mais il est important que vous ayez en tête ce son tout au long de votre lecture. Il y a aussi quelques « humm ».

Employee Advocacy… Do you speak french ?

Que nous dit Google… « la défense des employés »… Humm… Linguee « Défense, plaidoyer… » Ok donc ce n’est pas du tout une expression couramment utilisée dans ce contexte, elle est donc récente et détournée… Ah « mobilisation » voilà qui est plus intéressant.

Ok il est donc question de « mobilisation des collaborateurs », ça ça me parle. Et puis cela ouvre le champ des possibles, c’est le moins que l’on puisse dire, vu tous les aspects de l’entreprise concernés : stratégie (pour la vision, les valeurs, l’ADN), management, gouvernance, organisation, RH…

Et si l’on creuse un peu plus « Mobilisation des collaborateurs » oui mais dans quel but ? « Pour devenir les ambassadeurs de l’entreprise sur les réseaux sociaux »… ouh alors il est aussi question de formation, d’accompagnement, de digital, de communication interne et externe, de marketing, de social selling… et de diffusion du savoir et de contenus… pour créer quoi ? De la com’, faire du bruit ? Oui et surtout non. Pour créer de la valeur. Oui mais pour qui ? Et bien à la fois pour l’entreprise mais aussi pour le collaborateur.

Mais ne sommes-nous pas ici pour parler d’outils web et de fonctionnalités ? Et bien non, toujours pas, nous parlons création de valeurs… Etrange ?

Bonjour, je voudrais un kilo de tomates et un outil d’employee advocacy pour 35 collaborateurs

Attaquer par l’outil… quel bonheur. Vous l’aurez compris, ce que j’aime c’est que l’on peut remonter le fil de la réflexion par l’un ou l’autre bout, nous arrivons finalement aux mêmes constats.
L’approche peut être celle-ci : « J’ai vu cet outil, ou bien, j’ai entendu parler de cette approche et j’aimerais bien la mettre en place avec mes collaborateurs, ça a l’air puissant… »

Ok, il y a quelques (petits…) préalables :

  • Pour que mes collaborateurs soient mes ambassadeurs… il faut qu’ils en aient envie (oui envie, pour de vrai… avec une vraie appétence pour les réseaux sociaux) ouh ça se complique
  • Pour qu’ils véhiculent ma marque… encore faut-il que la stratégie d’entreprise soit définie, connue et partagée… des valeurs communes, une vision claire, un ADN qui doit transpirer partout…
  • Mais cela veut dire qu’ils vont prendre la parole sans que moi dirigeant, ou service com’, ou service marketing ne le validions au préalable ? ouuhhh là…. Mais ça fait peur votre truc finalement ! Et oui, pas simple, puisque je ne parle bien uniquement de ce que je connais bien.

L’autre approche, qui viendrait plutôt de professionnels du secteurs plus aguerris, et qui ont déjà compris l’importance de la création contenus, et même peut-être mis en place des processus pour les produire, se rendent compte « nous avons des contenus, qui nous semblent pertinents, mais diffusés sur les pages entreprises ils n’intéressent pas et ne créent que peu d’engagement ». Leur premier réflexe est donc de se dire… Je vais passer par mes collaborateurs pour les diffuser ! Oui mais… et là vous pouvez reprendre tous les points précédemment cités, ça marche aussi.

Si l’on résume tout ça, qu’obtient-on ?

Si l’on souhaite que nos collaborateurs deviennent des relais sur les réseaux sociaux, cela nécessite :

  • De l’envie;
  • Du temps pour;
  • De savoir comment;
  • D’avoir une vision d’ensemble;
  • D’être imprégné des valeurs, de l’ADN et de la vision d’entreprise;
  • De prendre de la hauteur sur son métier et s’intéresser à ce qu’il se passe autour… donc de monter en compétence. Et au-delà…
  • De prendre sa vie pro en main, en prenant conscience de la force du réseau, qu’il soit physique ou virtuel d’ailleurs, incontournable pour construire un avenir professionnel que l’on choisit.

Et pour l’entreprise…

  • Rendre ses collaborateurs heureux;
  • Partager son savoir (sachants) et apprendre à le valoriser;
  • Repenser son organisation;
  • Repenser la façon dont circule l’information;
  • Valoriser chacun de ses collaborateurs;
  • Faire confiance;
  • Favoriser les initiatives;
  • Repenser la façon de créer de la valeur : savoir investir à moyen-long terme et capitaliser sur ses savoirs;
  • Sortir de la production métier stricto sensu comme unique salut et anticiper.

Beau programme non ? (et je n’ai pas prononcé le terme d’entreprise libérée, vous l’aurez noté). Et tout ça pour un bénéfice réciproque.

Maintenant nous pouvons parler outil.